Dans cette vidéo séparée en 3 épisodes, Alex et Swan vont parler de la mythique Klon Centaur. En testant dans un premier temps le modèle original, puis en comparant 10 clones de la pédale mythique, pour voir si il est toujours nécessaire aujourd'hui de se tourner vers le modèle d'origine devenu hors de prix, et si les fabricants actuels amènent quelque chose de nouveau en réinterprétant la fameuse pédale d'effet. Pour finir sur un comparatif de Savage, la réinterprétation du circuit de la Centaur par Anasounds.
Première partie : on teste une Klon Centaur d'origine !
On a eu la chance d'avoir une véritable Klon Centaur Silver d'origine. On va donc vous expliquer son histoire, et les raisons derrière la popularité de cet effet.
L'histoire de Klon
La Centaur est une pédale d'overdrive produite par Klon, fondé par Bill Finnegan. Avec l'aide de 2 ingénieurs du MIT, ils conçoivent la pédale mythique dans les années 90, qui se veut être une overdrive transparente, assemblée à la main, et qui est sûrement à l'origine du terme de pédale boutique. Contrairement aux autres overdrives, elle a la particularité de mixer le son clean au son saturé avec le potard de gain, permettant un clean boost ultra transparent au minimum, à une overdrive très dynamique et expressive grâce à son haut headroom. Après l'arrêt de la Centaur, et le fait que certains guitaristes connus l'ai largement utilisée, la côte s'envole, devenant une des pédales les plus chères de l'histoire. Klon revient alors avec une nouvelle version, la KTR, cette fois industrialisée avec des composants CMS (en surface), pour une production plus simple et en plus grande quantité.
Le circuit plutôt abordable et connu, et le fait que la côte se soit envolée a engendré un engouement pour la fabrication de clones par divers fabricants. On va donc voir ce que proposent quelques uns de ces fabricants, avec des copies plus ou moins proches ou retravaillées du circuit d'origine.
Utilisation de la Centaur
On commence par un premier test en clean boost. On met un gain très léger, le but est de faire ressortir légèrement le caractère de la pédale, sans non plus obtenir un son saturé. En utilisant un clean boost avant la Centaur (la Tate FX Booster dans notre cas), on attaque plus fort l'entrée de la pédale, permettant déjà de s'approcher d'un crunch ultra dynamique et chaleureux.
Une seconde utilisation, que l'on a voulu tester même si ce n'est pas l'utilisation première d'une Centaur, est d'utiliser la pédale comme une saturation à part entière. On met le gain à 3/4, avec une MXR Carbon Copy pour un delay léger. Le rendu est tout de même très bon, montrant tout le potentiel de la pédale.
Enfin, dernière utilisation, et sûrement celle où la Centaur révèle tout son potentiel : on utilise la Centaur pour attaquer un ampli ou un drive déjà saturé, permettant de ressortir davantage pendant un solo par exemple. On utilise une Formula B Super Plexi pour la partie drive. On vient ensuite placer avant la Super Plexi, d'abord un clean boost, puis la Centaur, pour comparer le résultat. La Centaur apporte une réelle coloration, comparé au clean boost qui ne fait qu'amplifier le gain de la Super Plexi.
Deuxième partie : on teste des clones
Après s'être intéressé à la Centaur d'origine, inabordable aujourd'hui, on va s'arrêter sur quelques fabricant ayant reproduit le fameux circuit, pour voir s'il est toujours nécessaire d'investir dans le modèle d'origine.
Le pedalboard
On commence par le pedalboard, qui à lui tout seul revient moins cher qu'une Klon d'origine !
On trouve en premier la KTR, la Centaur actuelle de Klon après avoir arrêté la Centaur originale. Le fabricant se moque lui même de la hype provoquée autour de son premier modèle, avec l'inscription sur la pédale. On retrouve un switch sur le côté permettant de passer la pédale en mode buffer ou true bypass au choix. La KTR est en CMS (composants en surface) contrairement à l'originale avec des composants traversants. Ce qui facilite la production des pédales.
Vient ensuite la The Klone de Ryra (pour Rock Your Repaired Amp), qui se veut une copie la plus fidèle possible du modèle d'origine. Le fondateur Shane Logan, un passionné, possède 4 versions différentes de Klon originales. Il a donc développé 4 modèles, chacune basée sur une des 4 versions en sa possession.
On a voulu pousser la comparaison jusqu'au bout, en ajoutant au pedalboard une copie venant de chez Wish, pour voir ce que ça vaut. On ne s'attend pas à grand chose, mais on sait jamais !
On continue avec J.Rockett, qui propose pas moins de 3 versions différentes de la Klon : la Archer Ikon, qui se veut une réplique de la Centaur Gold. La Archer classique, elle, se veut une reproduction de la Centaur Silver. Et enfin la Archer Clean, qui est un circuit de Centaur sans clipping. On est donc plutôt sur un clean boost qu'une overdrive, avec le réglage de gain qui devient le potard color, pour aller d'un clean boost transparent à un clean boost coloré qui reprend le caractère de la Klon, le gain en moins.
On ajoute également la Soul Food, la version d'Electro-Harmonix, pour une Klon à bas prix, si on fait abstraction du modèle de Wish.
Après la Soul Food, on arrive sur une bizarrerie, la Centaur KC-1w, un délire en exemplaire unique de la marque Tampco, qui a intégré un circuit de Klon fait à la main dans un boitier de Boss DS-1 repeint. Pour une Klon Centaur Waza Craft !
Ensuite, la Lucy's Drive est la version de Doc Music Station, marque d'effets boutique française réalisant ses pédales à la main avec des composants traversants de qualité.
Et on fini par la MXR Sugar Drive, une solution intermédiaire en terme de tarif, entre la très abordable Soul Food et les modèles boutiques plus chers.
On écoute les Klon !
Après avoir fait le tour du pedalboard, on va tester chaque pédale, dans différentes configurations pour voir si on entend une différence.
Premier test gain baissé
Gain baissé, la Klon se comporte comme un clean boost hyper transparent. Difficile donc d'entendre une réelle différence entre les pédales, les circuits étant extrêmement similaires, les modifs classiques des fabricants se faisant plutôt sur la partie gain. En stackant les pédales, on commence à obtenir des résultats intéressants. Le caractère de la pédale ressort, avec des aigus très présents et perçants.
On pousse le gain
C'est en montant le gain que l'on va faire ressortir le caractère particulier de chaque pédale. On commence à se faire une idée, en faisant notre classement personnel. On retient évidemment la KTR, que l'on utilise comme référence. La Ryra est très fidèle au modèle de Klon. Chez J. Rockett, on retient la Archer classique, la Clean n'étant finalement qu'un clean boost, et la Ikon étant moins agressive. La Wish manque énormément de caractère, ce qui était attendu. La Soul Food et la Sugar Drive se défendent bien, surtout pour le prix.
On répond à quelques questions fréquentes
Peut-on stacker les Klon pour obtenir une distorsion ?
La réponse est oui. Stacker des Klon avec du gain peut donner un son s'approchant d'une distorsion, et on peut également obtenir un bel overdrive très dynamique et expressif en baissant le gain, comme on l'a fait dans notre test avec le gain baissé.
Où placer une Klon dans le pedalboard ?
La position idéale d'une Klon est après les pédales de saturations. La Klon va permettre de retrouver des médiums et de la chaleur, notamment avec des grosses saturations et fuzz. On la placera quand même avant des pédales de préamps ou clean boost.
Troisième partie : on compare les Anasounds Savage MKI et MKII
Suite à la demande de Julien Bitoun, qui possède un des premiers exemplaires de Savage, on a décidé de faire un comparatif entre l'ancienne et la nouvelle version, légèrement différentes.
L'histoire de la Savage commence avec la MKI. Cette version se veut une copie conforme de la Centaur d'origine, avec quelques options de clipping et de voicing différents. On peut donc retrouver le son de la Centaur d'origine, comme on peut s'amuser avec les réglages pour une pédale à la sonorité unique.
La MKII se veut quant à elle une amélioration du circuit de la Centaur, réglée précisément pour être plus transparente. On s'éloigne donc un peu du caractère de la Centaur, pour une pédale qui respectera mieux le caractère des saturations ou de l'ampli qui est utilisé avec. Chacun se fera donc son propre avis sur ce qui est le plus adapté à son pedalboard et son jeu !
Pour un petit budget, on s'orientera vers la Soul Food, faisant le job correctement, en écartant comme on peut s'en douter la version de Wish, extrêmement décevante, même pour le prix. Niveau design, le look de la KTR nous a plu, avec son design sobre et ses inscriptions. La finition des Archer est aussi magnifique et extrêmement bien réalisée. Et un point supplémentaire pour l'originalité de la Boss Centaur KC-1w ! En faisant abstraction de la KTR, on retient la Ryra et la Archer, les plus proches de la Klon d'origine. La Archer a plus de mordant et de haut médium, occupant un peu plus de place, pour une application solo par exemple, tandis que la Ryra se mêlera mieux dans un jeu en groupe. Enfin, la Savage MKII de Anasounds propose une réinterprétation plus transparente de la Centaur, pour respecter davantage le grain de l'ampli ou des saturations. A utiliser donc avec un ampli ou des pédales à fort caractère.
Guitariste et bassiste depuis un certain temps, j’ai développé une passion pour les pédales d’effets en m’intéressant à la sonorité et au matos de mes artistes préférés : Rage Against The Machine, Royal Blood, Jack White... Me permettant d’acquérir une grande culture des différents effets et modèles existants. Mais aussi de comprendre leur fonctionnement grâce à mon autre passion pour l’électronique. Avant de me lancer dans la fabrication de pédales, d’abord à titre personnel pour mes propres besoins, puis en devenant ingénieur R&D chez Anasounds. Ce qui m’a permis d’approfondir mes connaissances, tout en partageant ma passion à travers la rédaction d’articles.