À l’heure actuelle, c’est presque une blague de présenter une pédale comme une Tube Screamer améliorée : tant de fabricants boutique ont repris le circuits de la TS-808 et de la TS-9 en modifiant quelques valeurs de résistance que c’est devenu un lieu commun. Mais en 1994, lorsque l’ingénieur californien Jorge Tripps a sorti la Way Huge Green Rhino, l’idée était vraiment nouvelle. Analog Man et Robert Keeley ne proposaient même pas encore leurs versions modifiées de la fameuse pédale verte, et de là à sortir un modèle façon clone amélioré, il y avait encore bien du chemin.
À l’origine, la Way Huge Green Rhino n’avait que trois boutons (Volume, Gain et Tonalité, comme la Tube Screamer d’origine), et elle était surnommée “Overdrive II” en référence à la Red Llama qui avait été la première overdrive de la marque deux ans plus tôt. La Green Rhino proposait donc la transparence et la réactivité dynamique de l’Ibanez originale, sans l’énorme perte de graves.
Puis Way Huge a fermé ses portes en 1999, Dunlop a relancé la marque en 2009 et la Green Rhino a fait partie des premières pédales rééditées en 2010. Mais Tripps a décidé de permettre à l’utilisateur de personnaliser sa Rhino, et le modèle a donc gagné deux mini potards qui donnent accès à des ajustements correspondant à des modifications classiques du circuit d’origine. Un switch “classic” permet de bypasser ces mini réglages pour ceux qui voudraient retrouver le son de la Green Rhino originale, mais pour les autres vous accédez donc à deux bandes d’EQ actives qui peuvent booster ou couper de 12dB à 100Hz (le bas) et 500Hz (le bas médium). Le premier réglage commandera donc l’assise du son dans les graves, tandis que le second contrôle l’épaisseur du médium, autant de façons d’épaissir le son intemporel de l’overdrive verte.
Il y a eu de nombreuses pédales inspirées par la Tube Screamer depuis 1994, mais peu ont réussi à capturer la perfection sonore et les fonctionnalités malines de la Way Huge Green Rhino.