La ville de Kalamazoo dans le Michigan mériterait déjà sa place dans le panthéon de la musique rock en tant que berceau historique de la marque Gibson. Mais c’est aussi là qu’en 1978 la marque Proco a développé la pédale de distorsion ultime, la RAT. Depuis, personne n’a pu égaler ce savant mélange d’épaisseur, de mordant, cet équilibre parfait entre overdrive poussée et fuzz. Après de nombreuses versions différentes et d’innombrables albums enregistrés avec cette pédale légendaire, de Jeff Beck à Radiohead en passant par le jazzman John Scofield ou les bruitistes de Sunn O))), le marché boutique s’est penché sur la RAT pour en proposer des versions améliorées.
La Drunk Beaver Bat est la RAT revue et corrigée par un constructeur qui maîtrise parfaitement ce circuit et lui voue un véritable culte au point d’avoir intégré trois variations différentes de sa Bat à un catalogue qui n’est pourtant pas colossal. Vitalii Brobov, l’ukrainien génial derrière Drunk Beaver, a d’ailleurs été surnommé “le maître de la RAT” par les geeks de pédales.
À la façon de la JHS PackRat, la Drunk Beaver Bat propose de nombreuses couleurs différentes de RAT. À la différence de celle-ci, la Bat explicite beaucoup plus clairement ce qui se passe dans son circuit et vous donne donc un contrôle le plus fin possible du son que vous cherchez. En plus des trois boutons habituels (gain, volume et une EQ baptisée Filter), il y a donc trois switches. Le premier donne le choix entre deux types d’Op Amp, moderne (OP07, comme les dernières Rat fabriquées aux USA) ou vintage (le fameux LM308). Le second permet de booster les graves (mode normal, Low ou Fat) et enfin un rotocontacteur permet de choisir entre six modes de clipping différents : Boost (beaucoup de volume et peu de gain), soft Mosfet, soft germanium, hard silicium, hard LED, et hard germanium. Avec ces trois contrôles, on arrive donc à pas moins de 36 sonorités possibles avant même d’ajuster les réglages de base. Vous n’avez pas fini d’entendre des rongeurs énervés.