Autant vous dire qu’on est dans le domaine de l’animalerie musicale : la chauve-souris est la version d’un rat fabriqué par un castor bourré. Autrement dit, la Bat est la version de la RAT par la marque ukraino-polonaise Drunk Beaver. C’est plus clair ? Vitalii Brobov, le fondateur de la marque, est un véritable mordu de cette excellente pédale de distorsion qui depuis 1978 a autant convaincu les jazzmen expérimentaux que les ultra-violents du doom le plus sale, et il en propose donc plusieurs versions, toutes plus passionnantes les unes que les autres.
Comme la Drunk Beaver Bat “de base”, la version Cold War présente aussi les trois boutons habituels (gain, volume ainsi qu’une égalisation qui s’appelle ici Filter), trois modes de gras qui contrôlent le boost des graves (normal, Low ou Fat) et la sélection du mode de clipping avec six positions aux sonorités radicalement différentes : Boost (style ampli à lampes), Soft Mosfet, Soft Ge (pour germanium), Gard Si (pour silicium, vous aviez compris), Hard LED, et Hard Ge.
Mais ce qui fait la différence de cette version Drunk Beaver Bat Cold War est le switch qui vous permet de choisir votre amplificateur opérationnel (le fameux Op-Amp) entre West et East, une référence aux deux blocs de la Guerre Froide (d’où le nom de la pédale). West c’est le traditionnel LM-308 en version NOS et East c’est un UD1408B, un clone soviétique de LM308 qui sonne évidemment de façon différente. Au-delà de la référence historique d’autant plus savoureuse que la RAT est une pédale fabriquée en Pologne qui reprend le circuit d’une distorsion inventée aux Etats-Unis, la Bat Cold War est donc surtout une excellente source de gain qui correspondra à de très nombreux besoins tout en gardant une personnalité bien marquée et reconnaissable entre mille.